Femmes ingénieures, l’industrie a besoin de vous !

Les cadres comptent de plus en plus de femmes qui souhaitent une carrière professionnelle égale à celle généralement menée par les hommes. Mais le domaine de l’ingénierie reste celui où la proportion des genres a du mal à s’équilibrer. Quel bilan pour les femmes ingénieures en 2021 ? Quels efforts met en place Arts et Métiers pour rééquilibrer ces tendances ?

Femmes ingénieures – un bilan mondial décevant

Selon un rapport de l’UNESCO publié en début d’année intitulé « Pour être intelligente, la révolution numérique devra être inclusive », la proportion de femmes en ingénierie dans le monde est de 28%.

Et si l’Algérie, le Maroc, la Syrie, la Tunisie et l’Amérique Latine peuvent se targuer d’avoir plus de 40% de femmes parmi ses ingénieurs, certains pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) peinent à atteindre la moyenne. Ainsi la France, avec 26,1% de femmes parmi les ingénieurs, se positionne notamment devant les Etats-Unis (20,4%), le Canada (19,7%) et le Japon (14%). (1)

Mais ces moyennes plus ou moins élevées ne laissent pas transparaître les disparités des domaines investis par les femmes. Les sciences naturelles ont largement la préférence féminine, suivies de près par la santé et les services sociaux; l’industrie et les technologies étant en queue de peloton. Le rapport indique également que « la proportion des femmes diminue à mesure qu’augmente le niveau hiérarchique ». Deux facteurs semblent en cause : la volonté du maintien de l’équilibre travail/famille et l’écart de rémunération entre les genres.

 

Etudiantes ingénieures en France – une lente progression

Mais les grandes écoles françaises ne se laissent pas abattre. Ainsi, si seulement 27% des étudiantes de France étaient en formation ingénieur en 2017 (2), la moyenne nationale de jeunes filles parmi les étudiants d’école d’ingénieur augmente tout de même progressivement atteignant 33% en 2020.

Le groupement ParisTech, composé d’Agro ParisTech, Arts et Métiers, Chimie ParisTech, ESCPI Paris, l’Ecole des Ponts ParisTech, l’Institut d’Optique Graduate School et des Mines ParisTech affiche quant à lui une moyenne de 35% d’étudiantes en 2020. (3)

Si Arts et Métiers reste dernière du groupe avec 17% d’admises en 2020, sa progression reste spectaculaire rétrospectivement à la proportion de 9,3% de 2006. (4)

 

Arts et Métiers et les femmes ingénieures

L’aventure des femmes aux Arts et Métiers a pourtant commencé relativement tôt, avec l’entrée de Nicole Laroche (Li64) dans la promotion 1964 du campus de Lille – l’X n’accueillera sa première étudiante qu’en 1971. Depuis, pas moins de 3532 femmes ingénieures ont été formées aux Arts et Métiers.

L’école est par ailleurs partenaire du collectif Elles bougent qui fait découvrir les études et les métiers d’ingénieures et techniciennes aux jeunes filles, et de l’association WoMen’s Up qui renforce la mixité dans le monde de l’entreprise en impliquant les jeunes générations. (4)

Le groupe ParisTech continue lui aussi à sensibiliser et ouvrir le dialogue avec les jeunes filles pour attirer vers le métier d’ingénieure, répondre aux attentes des entreprises et garantir le respect de la diversité durant les études.

Il est certain que le métier d’ingénieur gagne à être connu, expliqué, popularisé et aimé à hauteur de ce qu’il peut apporter. Et même si les entreprises sont friandes de quotas, la sensibilisation à l’ingénierie ne doit pas se limiter aux jeunes filles. Toutefois, tout comme le secteur industriel est majoritairement constitué d’hommes, l’éducation reste en majorité assurée par des femmes. Ainsi promouvoir le métier d’ingénieur revient de nouveau à l’enjeu principal du secteur : convaincre les femmes.

Anna DOLGOUCHINE

Chargée de Communication


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